Des étrangers, les Savoyards, inondent la capitale. Cette peuplade envahissante porte un grand préjudice au pays. Ne serait-il pas temps d'y mettre un terme et d'arrêter ce torrent qui déborde sur la France?
Le Gouvernement doit protection à la classe ouvrière… Est-il juste que des étrangers viennent moissonner les ressources du pays !
Il y a en France 94 000 Savoisiens. Ils sont économes, gagnent beaucoup et dépensent peu; le moins qu'ils peuvent mettre de côté chaque année s'élève au minimum à 500 francs. Je ne veux pas qu'on dise que j'exagère : je réduis cette somme de moitié ; je multiplie 250 par 94 000 : cela donne la somme énorme de 23 MILLIONS 500 000 francs! Cette somme est enlevée au commerce de détail. Soyons généreux, mais que cette générosité ne soit pas douloureuse !
De quelle utilité nous sont ces Savoyards ? Quelle industrie ont-ils apporté en France ? Si ce n'est de nous agripper nos pièces de 5 francs !
Les commissionnaires de tous les chantiers de PARIS sont Français. Mais le travail leur est enlevé par les Savoyards et ces malheureux restent les bras croisés. A toutes les stations des chemins de fer: partout des Savoyards ! La banque, le Trésor, les messageries, les hôtels de vente, tous les grands établissements : partout des Savoyards... Ils envahissent jusqu'aux sellettes des malheureux décrotteurs, les ponts, les quais, les boulevards, les rues : toujours des Savoyards!
Les pièces de 5 francs qui entrent dans leur gousset n'en sortent plus!
En Savoie, ils appellent la France leur Californie. Expatriez-vous, Français! Faites place aux savoyards! On a bien crié, bien fait du bruit contre !es Jésuites, mais les Savoyards sont mille fois plus onéreux par leur empiétement continuel...
Ce n'est pas tout:: ils ont causé la ruine de plusieurs de nos établissements; ils empêchent beaucoup d'autres de se former...
S'ils n'étaient pas là, on ne verrait plus d'ouvriers sans ouvrages, plus de domestiques sans place, plus de vagabonds...
Il y a parmi eux des fils de fermiers, des gens aisés. Seuls les malheureux restent dans leurs pays pour cultiver les terres..
Serait-il donc injuste d'exiger une parcelle des trésors qu'ils nous enlèvent chaque année ? Ne serait-il pas bien de leur imposer de payer un impôt (patente) de 2 F par mois, 24 F par an : cette somme serait affectée à quelques maisons de retraite, pour des personnes âgées et sans ressources ?...
Cette pétition devant être présentée de nouveau à la Chambre nouvelle, est-il un Français, riche comme pauvre, qui refuserait de donner son adhésion ?